Menu
Libération
EDITORIAL

Imposture

Article réservé aux abonnés
publié le 25 novembre 2013 à 21h26

Avec plus ou moins de voix, les ténors de l'UMP se bousculent pour dire tout le mal qu'ils pensent du projet. Histoire de ne pas courir une fois encore derrière un nouveau mouvement de contestation, Copé, Bertrand, Le Maire et consorts fustigent tour à tour la grande réforme fiscale voulue par Jean-Marc Ayrault. En feignant d'oublier que la plupart d'entre-eux dénonçaient, il y a peu, l'absence de véritable politique fiscale du gouvernement et en promettant de mettre en œuvre, le moment venu, le grand chantier de l'impôt. Depuis quelques jours, la posture de l'opposition de droite, surfant obstinément sur le credo du «ras-le-bol fiscal» - qui ne lui donne pas plus de crédit dans l'opinion - a viré à l'imposture. De l'autre côté de la scène politique, espérant lui aussi gagner les suffrages de la colère du peuple, Jean-Luc Mélenchon appelle, pour sa part, «à marcher sur Bercy» afin de bâtir sa «grande révolution fiscale». Cette double opposition ne doit pas détourner Jean-Marc Ayrault de la ligne qu'il a tracée la semaine dernière. D'autant que sa démarche et ses objectifs bénéficient du soutien bienveillant ou prudent des organisations syndicales et même patronales. Peu importe que le Premier ministre ait joué habilement contre son ministre de l'Economie, qu'il ait un peu forcé la main du chef de l'Etat. En donnant enfin corps à la 14e promesse du candidat Hollande, il engage une réforme nécessaire et pertinente. La clarification fiscale dont la France a besoin mé