Français d'origine indienne, ce consultant sur les nouvelles technologies a mis au point le concept d'«innovation frugale». Ou comment faire plus et mieux avec moins ou peu dans un contexte de ressources énergétiques et financières limitées. Invité ce soir, à la Bellevilloise (1), des Up Conférences consacrées à l'innovation sociale -dont Libération est partenaire -, le coauteur de l'Innovation Jugaad : redevenons ingénieux ! (ed. Diateino) explique comment sa méthode forgée dans les pays émergents peut s'appliquer en France.
Le «jugaad» a-t-il un avenir hors de l’Inde ?
Oui, et la France est très réceptive à cet état d'esprit qui accorde autant, si ce n'est plus, d'importance à l'impact social et environnemental de l'innovation qu'à la seule performance technologique. Le jugaad, synonyme de débrouille et d'ingéniosité en hindi, repose sur trois piliers : il est la plupart du temps issu d'expériences de particuliers comme le covoiturage ; il part de l'idée de transformer en opportunités la rareté des ressources ; il essaie de promouvoir de nouveaux modèles économiques comme l'accès à des biens et services plutôt que la propriété. Le jugaad est universel, même si chaque pays et secteur d'activité doit trouver sa voie. La floraison de plateformes de partage sur Internet, l'autoproduction «fabless» (sans usine), le «do it yourself», les recyclages divers et variés s'inscrivent totalement dans cette mouvance.
Les entreprises suivent-elles ?
Quand des opérateurs télécoms décident de mutualiser le