Un net ralentissement et des doutes persistants. Après un printemps euphorique, la troisième économie mondiale se prépare-t-elle à un hiver anémique ? Presqu’un an après la mise en place de la potion magique des «Abenomics», le gouvernement japonais se trouve confronté à des résultats en demi-teinte, alors que se profile un choc fiscal en avril avec la hausse de la TVA. La croissance s’est repliée de moitié au troisième trimestre, à 1,9%en rythme annualisé, contre 3,8% entre avril et juin et 4,3% en début d’année quand le Premier ministre, Shinzo Abe, entrait en fonction, inaugurant une audacieuse politique de relance.
«La perte de vitesse est réelle, juge Masamichi Adachi, économiste auprès de JP Morgan à Tokyo. Mais même à 1,9%, la croissance n'est pas si mauvaise. Cette baisse est d'abord due à des exportations moins importantes, surtout à destination des Etats-Unis et des pays émergents en Asie.» C'est en substance le message délivré par le gouvernement, qui s'efforce de tordre le cou à quinze années de déflation. Depuis qu'il est revenu au pouvoir en décembre, Abe a mouillé sa chemise pour inverser la tendance. A grands renforts d'actions volontaristes, il a décoché trois flèches visant à un assouplissement fiscal et monétaire, une relance massive via des chantiers publics et une stratégie de croissance pour doper les investissements et stimuler la compétitivité. «La demande intérieure est stable et l'économie poursuit son redressement», s'est