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Chômage : une baisse en trompe‑l'œil

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Si les effectifs de la catégorie A (aucune activité) diminuent, ceux des catégories B et C (temps partiel) augmentent fortement.
Une agence de Pôle Emploi, le 24 octobre 2013 à Montpellier. (Photo Pascal Guyot. AFP)
publié le 28 novembre 2013 à 17h57

Bonne nouvelle : le chômage a baissé au mois d'octobre. «Pour de faux», complèteront les esprits chagrins. Certes, le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité (catégorie A de Pôle Emploi) a bel et bien baissé de 0,6% en octobre, ce qui représente 20 500 chômeurs de moins. La dernière baisse en date avait été enregistrée au mois d'août, mais avait été polluée par un bug informatique : le mois d'octobre marque donc le premier retournement incontestable en catégorie A depuis le printemps 2011.

«Sur une moyenne de plusieurs mois, l'inversion de la courbe du chômage se dessine, se félicite le ministère du Travail par communiqué. -3 500 [chômeurs] par mois en moyenne sur les trois derniers mois après +5 500 au troisième trimestre, +18 270 au deuxième et 33 070 au premier». La tendance est encore plus nette chez les jeunes, catégorie où «l'inversion de la courbe» est réelle depuis plusieurs mois déjà : le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans diminue ainsi de 2,3%, sous l'effet du recours massifs aux contrats aidés - et notamment aux emplois d'avenir, qui seraient désormais 85 000 sur un objectif de 100 000 en fin d'année.

Problème : les effectifs des catégories B et C, qui regroupent les demandeurs d'emploi exerçant une activité à temps partiel, augmentent fortement - de 3,7% et 4% respectivement. Et l'ensemble ABC progresse ainsi de 0,8%, soit 40 000 personnes. Reste à savoir comment interpréter ce résultat. S'agit-il plutôt de «chômeurs à temps plein» ayant trouvé un travail à temps partiel ? De nouveaux entrants sur le marché du travail n'ayant trouvé qu'un emploi précaire ? D'anciens travailleurs à temps plein passé à temps partiel ? Le ministère du Travail se veut positif, y voyant «un signe de reprise d'activité, d'intérim et de CDD : l'enjeu des prochains mois sera de transformer ces activités réduites en emplois plus durables».

Selon Eric Heyer, économiste à l'OFCE, «il est difficile d'être formel à ce sujet, mais il semble bien qu'on ait plutôt affaire à des transferts de la catégorie A vers les catégories B e