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portrait

Marie-Hélène Stone : «Il va falloir que ça se radicalise»

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Marie-Helène Stone, 53 ans, est ouvrière intérimaire à Poullaouen.
Marie-Hélène Stone «a voté et votera» FN.
publié le 28 novembre 2013 à 21h16

Pour trouver sa maison, dans un lieu-dit, il faut tourner un peu autour de Poullaouen (Finistère). Accepter de se perdre près de l'usine Marine Harvest, qui va fermer malgré les 300 millions d'euros de profits du numéro 1 mondial du saumon. Et laisser sur le carreau près de 300 salariés, dont une centaine d'intérimaires. Dont Marie-Hélène Stone, 53 ans. Elle sort d'emblée : «Nous, les sans-grades, les moins que rien, on n'aura rien, aucune indemnité. On est les dindons de la farce.» A Quimper, le 2 novembre, pour la premier grand happening des bonnets rouges, elle a pris la parole au côté de Nadine Hourmant, la pasionaria FO de Doux. Pour dire sa colère, sa rage et sa volonté de se battre.

«Ici, dans ce coin du Finistère, c'est mort, répète-t-elle. Y a plus de travail, que du désespoir, un ras-le-bol terrible.» Qu'on ne lui dise pas que le collectif marche à droite : pas assez à son goût. Elle a «voté et votera» FN. Comme son mari, chauffeur routier en arrêt maladie, le nez sur ses écrans. «Personne ne nous défend, tonne-t-il. Il va falloir que ça pète, que ça se radicalise. On n'a plus rien à perdre.» Elle coupe : «Et croyez-moi, on n'est pas les seuls.» Il coupe à son tour : «Marre de se faire piquer le boulot par des types de Roumanie et de Bulgarie qui, en plus, piquent le gazole des autres camions.» S'agite : «Avant, quand j'allais en Espagne, j'arrivais à me faire 3 000 euros par mois. Là, ces m