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Portrait

François Hélias : «L’écotaxe, j’y suis favorable, mais pas ainsi»

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François Hélias était de la manif fondatrice des «Bonnets rouges», en 2009/ (Photo Dominique Leroux)
publié le 28 novembre 2013 à 21h16

Il débarque dans un petit restau de Rosporden (Finistère), bonnet rouge dans la poche. Se fait héler par le patron, qui lui demande de signer une pétition sur le commerce de proximité. Et embraye illico : «Je suis un petit dans le transport routier de marchandises, principalement agroalimentaires. Une petite boîte de 14 personnes, 11 semi-remorques. On tire le diable par la queue, on arrive à l'équilibre, mais on n'a pas de projet de développement.» La faute, pour commencer, à la partie «frigo», qui chute avec la crise du porc et de la volaille. François Hélias ne se veut pas la caricature du petit patron antitaxe, antitout. «L'écotaxe, j'y suis favorable, mais pas ainsi, pas comme ça. Pour l'Alsace, c'est une évidence, en Bretagne, c'est une taxe sur le handicap de notre excentration.» Il militerait volontiers pour une taxe sur les hypermarchés, par exemple. Mais pas sur un «nouvel impôt» contre des transports, «dont 70% ont lieu dans un rayon de moins de 70 kilomètres».

Il était de la «première manif fondatrice des bonnets rouges, en 2009». Un millier de patrons, emmenés par Patrick Caré, président du Medef Bretagne, avaient alors dénoncé l'écotaxe au péage de la Gravelle (Mayenne, lieu à partir duquel l'autoroute devient payant). «Puis, on s'est endormi. On a découvert que les boîtiers pour le télépéage étaient à notre charge. Qu'on allait devoir collecter l'impôt au "chargeur". Devoir repenser nos trajets sur des départementales.»