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Le Finistère amer

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A la veille d’un rassemblement des bonnets rouges à Carhaix, en Bretagne, rencontre avec ceux qui composent le front du refus.
François Hélias, à la gare de Quimper. Il était présent en 2009 à la manifestation "fondatrice" des bonnets rouges. (Photo Dominique Leroux pour Libération)
publié le 28 novembre 2013 à 21h16

Feuilleton «bonnets rouges», épisode 2. Samedi à Carhaix, l'assemblage hétéroclite remet le couvert, un mois après le succès de Quimper, sur le site des Vieilles Charrues. «On veut rajeunir, radicaliser mais éviter les débordements», raconte l'un des organisateurs. «On veut apporter un nouveau message à ceux qui continuent à nous traiter par le mépris», dit Christian Troadec, le médiatique porte-parole du collectif Vivre, décider et travailler en Bretagne. Une nouvelle démonstration de force autour du désir d'autonomisation, de la bataille pour l'emploi et de la mise à mort définitive de l'écotaxe, ces dénominateurs communs qui sédimentent des profils souvent antagonistes ? «On verra s'il y a plus ou moins de monde, on avance, pas après pas», rétorque Troadec.

Pendant quatre jours, Libération a sillonné le Finistère à la rencontre d'acteurs de ce front du refus. On aurait pu s'attarder sur Christian Guyonvarc'h, de l'Union démocratique bretonne : «Le message, c'est : "L'Etat n'a plus d'argent. On le sait. Arrêtez de nous infantiliser et laissez-nous expérimenter."» Revenir sur Olivier Le Nézet, président du comité régional des pêches (CFDT), qui dénonce «des millefeuilles de contraintes, dont cette mauvaise écologie non raisonnée et non raisonnable, qui empêchent le développement de l'économie et du social». Ou encore raconter cet éleveur de porcs, qui peste contre le pacte d'avenir : «Un extincteur vide et un