Ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy à l’Elysée jusqu’en 2010, membre du Conseil économique et social, Raymond Soubie est aujourd’hui à la tête de l’agence de presse spécialisée AEF et président des sociétés de conseil en ressources humaines et communication Alixio et Taddeo.
Comment jugez-vous ces derniers chiffres de Pôle Emploi ?
Ils sont plutôt bons. On assiste pour la première fois à une diminution incontestée du nombre de chômeurs en catégorie A. Mais un seul mois ne fait pas une tendance, il faut un trimestre au minimum pour que cette inflexion se confirme.
La politique d’emplois aidés du gouvernement vous paraît-elle pertinente ?
Dans les conditions actuelles et au vu de la faiblesse de la croissance, c'est le seul moyen d'agir avec des effets immédiats sur le chômage. Ces dispositifs sont plus intelligents qu'auparavant dans la mesure où ils comportent un volet formation et peuvent constituer une première marche vers un emploi pérenne. Il y a une situation d'urgence pour les jeunes qui sont, en France, 1,9 million de «Neet» [Not in education, employment or training, ndlr], ni dans les études, ni employés, ni en formation.
Croyez-vous à une reprise durable de la croissance et donc de véritables créations d’emplois dans le secteur marchand ?
On sait que, compte tenu de l’accroissement de la population active d’environ 100 000 nouveaux entrants par an, il faut entre 1,5% et 2% de croissance pour créer des emplois. Au vu des dernières prévisions, on n’y parviendra pas avant au mieux 2015, et l’hypothèse d’une croissance durablement faible autour de 1% par an n’est pas exclue. La question se poserait alors de construire un modèle alternatif pour réussir à faire diminuer un chômage qui n’est, à de rares exc