CC’est un acte banal dans la plupart des entreprises. Mais chez Servier, où l’activité syndicale est réduite à sa plus simple expression, c’est un événement exceptionnel. Aujourd’hui, les 800 salariés du site de Gidy (Loiret), berceau du labo et ex-lieu de fabrication du Mediator, vont pouvoir élire des syndicalistes comme délégués du personnel et membres du comité d’entreprise.
Foulée. Jusqu'ici, à Gidy, les candidats aux élections étaient sans étiquette. «Cela fait presque cinquante ans que les salariés n'avaient pas eu la possibilité de voter pour une organisation syndicale», explique Bruno Carraro, secrétaire général de la CFDT chimie dans le Centre Val-de-Loire. Les salariés ont le choix entre deux listes. D'un côté, la CFDT, qui a forcé les portes du laboratoire fin 2012. De l'autre, l'Unsa, arrivée sur le site dans la foulée. «En 1964, des candidats CFDT avaient bien été élus, mais l'un d'entre eux, considéré comme le meneur, avait été remercié et les autres avaient abandonné leur appartenance syndicale au profit d'une amélioration de leur situation professionnelle dans l'entreprise», rappelle Bruno Carraro.
La partie qui se joue s'annonce aussi peu riante. Depuis son installation comme déléguée CFDT, Isabelle Géant affirme faire l'objet de brimades : «Il y a peu, les collègues qui me côtoyaient sur le lieu de travail ou à la cantine étaient convoqués par la hiérarchie ou intimidés par les élus du comité d'entr