«Nous avons passé le temps de l'angélisme béat devant les nouvelles technologies, c'est un vrai choix politique : ou bien le numérique creusera encore les inégalités sociales, en aggravant l'exclusion, ou il contribuera à les réduire», a déclaré la ministre des PME et de l'Innovation, Fleur Pellerin, mardi, à l'occasion de la remise du rapport du Conseil national du numérique (CNNum) sur l'e-inclusion.

«Littératie». Saisie en février par la ministre, cette instance de consultation composée d'entrepreneurs, de chercheurs et d'élus locaux, a travaillé à dénoncer les inégalités d'accès à Internet, autant sociales que géographiques. Le projet du président du CNNum, Benoît Thieulin, se résume en un mot pompeux : «littératie». Quésako ? Cette notion, inspirée des grands principes de l'alphabétisation, renvoie à l'idée que chacun acquière les connaissances fondamentales pour comprendre et utiliser le numérique dans tous les aspects de la vie : des démarches administratives en ligne, à la compétence professionnelle en passant par les relations humaines.

Ce manque de littératie pourrait concerner l'ensemble de la population, «pas seulement les personnes financièrement défavorisées ou celles qui manquent de capital culturel», d'après la vice-présidente du CNNum, Valérie Peugeot. Selon elle, «une personne à l'aise avec le numérique aujourd'hui dans son univers familial pourra se trouver perdue demain quand il lui faudra