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Libération
décryptage

Les agences prises en défauts

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Un rapport de l’Autorité européenne des marchés financiers épingle les travers des trois grands notateurs.
Les bureaux de Fitch Ratings à New York, le 6 février. (Photo Brendan McDermid. Reuters)
publié le 3 décembre 2013 à 21h36

Voilà un rapport qui va mettre du baume au cœur à tous les pays s'étant retrouvés un beau jour privés de leur triple A. Au terme de huit mois d'enquête sur Fitch, Moody's et Standard & Poor's, l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) vient de publier sa propre évaluation du travail de ces trois grandes agences de notation. Et la note décernée aux notateurs est plus que médiocre. Le gendarme européen des marchés relève en effet un ensemble de «défauts susceptibles de compromettre la qualité, l'indépendance et l'intégrité» de leurs évaluations. Manque de transparence, manque d'éthique, manque d'expertise, manque d'effectifs, les agences ont du pain sur la planche.

Pourquoi cette enquête ?

On se souvient des dégâts commis par ces agences aux premiers temps de la crise de la dette dans la zone euro : elles avaient attisé la panique et fait flamber les taux d'intérêts de la dette publique de certains pays à des niveaux tellement élevés que ceux-ci ne pouvaient plus se financer sur les marchés. En 2009 et 2010, l'Union européenne a donc décidé de réglementer ces agences, afin que leurs notations «soient indépendantes, objectives et de bonne qualité». Toutes sont censées se soumettre désormais à «des principes d'intégrité, de transparence, de responsabilité et de bonne gouvernance», dont l'AEMF vient donc de contrôler le respect. Et le résultat n'est guère brillant. «C'est bien la preuve que l'Europe a eu raison de s'emparer