Michèle Delaunay, ministre en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie, réagit au rapport sur la «Silver économie», remis aujourd’hui.
L’allongement de l’espérance de vie et, partant, le vieillissement de la population, représenterait davantage une opportunité qu’un poids pour notre pays ?
En 1945, l’espérance de vie était de mon âge actuel, soit 66 ans. Le bonus qui est donné à cette population est à l’évidence une chance, une troisième vie. Mais la fin de l’existence, c’est-à-dire les cinq ou dix dernières années, peut être un moment de grande perte d’autonomie. Actuellement, ces personnes ne représentent que 8% de la population.
Et le nombre de personnes âgées va augmenter…
Les personnes qui ont encore trente ans d’espérance de vie veulent être utiles. Elles consomment comme tout un chacun mais, surtout, elles vont avoir des besoins spécifiques. Ceux qui, comme moi entrent dans cet âge, ont été biberonné à l’émancipation, à l’autonomie, ont le devoir d’anticiper leur vieillissement. C’est-à-dire de réfléchir à l’endroit où ils voudront vivre, au type de logement, à ses aménagements. Et à la manière dont ils pourront se simplifier la vie, aux technologies qui vont faire qu’ils pourront rester longtemps à domicile. C’est pour cela qu’il faut réfléchir à la façon dont leur quartier, leur ville, peut être un atout d’autonomie. Aujourd’hui, on a tout pour ça : le numérique, les progrès de la santé…
Le rapport dit que «la France dispose a priori d’un avantage» dans ce secteur et que «certaines entreprises sont très bien positionnées vis-à-vis de leurs concurrentes étrangères»…
Nous avons de très bonnes entreprises dans ce domaine et une grande expérience d’accueil des âgés en établissement. Un exemple : un groupe bordelais a été appelé par des Chinois pour acheter des «modèles d’accueil des personnes âgés». C’est-à-dire des quartiers équipés de domotiq