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analyse

La «silver économie» promet monts et vermeil

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Plus riches, plus nombreuses, les personnes âgées représenteraient un marché inexploité pour la croissance française.
Paris, le 12 février 2013. La "Silver Economy" (Photo Christophe Maout)
publié le 4 décembre 2013 à 21h26

Vieillir est une chance. Si, si. Pas seulement parce que les «sexygénaires» de 2013 font la couverture des magazines. Non, le vieillissement est aussi une aubaine pour l'économie. C'est ce que nous apprend un rapport du Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) remis ce matin à Michèle Delaunay, la fringante ministre chargée des Personnes âgées et de l'Autonomie. Baptisé «La Silver économie, une opportunité de croissance pour la France», ce document de 110 pages que Libération s'est procuré dresse l'état des lieux et les perspectives de ce nouveau «champ à investir», et formule six préconisations pour l'aider à émerger. L'expression anglo-saxonne, martelée depuis un an par la ministre et retenue très officiellement par le gouvernement, peut être traduite par «économie argentée». L'image d'une crinière couleur métal brillant fait davantage rêver que celle d'un cheveu grisouille. D'autant que les seniors sont argentés tout court.

Selon une enquête du Crédoc (le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) de 2010, citée par le rapport, ceux-ci assureront dès 2015 une majorité des dépenses sur moult marchés : 64% dans la santé, 60% dans l'alimentation, 58% dans l'équipement, 57% des loisirs, 56% du marché de l'assurance… Normal, car le même Crédoc note que «leur niveau de vie est supérieur à ce qu'il était en 1984, et reste en moyenne plus élevé que celui des moins de 50 ans». Bigre, nous voilà