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Vu de madrid

En Espagne, Ikea débordé par un raz-de-marée de CV

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L'ouverture d'un magasin près de Valence a suscité 20000 candidatures pour 400 postes.
publié le 6 décembre 2013 à 21h36

Quelque 20 000 candidatures pour une offre de 400 postes : les dirigeants d’Ikea n’avaient jamais vu cela. En seulement deux jours, le compteur du serveur informatique utilisé pour la procédure d’embauche a explosé. Il a fallu recourir à un autre serveur, plus performant, qui n’a pas non plus pu absorber le raz-de-marée de candidatures. En recrutant en vue de l’ouverture, l’été prochain, d’un grand magasin à Alfafar, près de Valence, le géant du meuble bon marché ne pouvait imaginer qu’il allait être à ce point submergé.

L'entreprise suédoise s'est excusée de «ces ennuis techniques» et a promis à tous ceux qui auront rempli le formulaire d'ici le 31 décembre, de «leur répondre individuellement, favorablement ou non». Et a demandé à tous «de ne pas céder à la panique», d'autant qu'il «reste beaucoup de temps» d'ici à la fin du délai des admissions. Jeudi, sur les ondes de la radio Cadena SER, des dizaines de jeunes Valenciens manifestaient leur fébrilité face à l'éventualité d'une embauche. «C'est la chance de ma vie», disait Ana Belen, 36 ans, psychologue sans emploi depuis 2009, et ne percevant plus que le subsidio, l'équivalent du revenu minimum d'insertion, fixé à 428 euros. «Aujourd'hui, les rares emplois proposés sont précaires et très mal payés. Au moins, dans une pareille multinationale qui fonctionne bien, on a des garanties.»

Cette frénésie est symptomatique du drame du chômage qui, en Espagne, touche près