Rien ne va plus pour 23AndMe. Pionnière des tests ADN personnalisés, la start-up californienne a annoncé la semaine dernière la suspension de ses publicités qualifiées de «mensongères» par un groupe de consommateurs qui a déposé un recours contre la société. Dirigée par Anne Wojcicki - l'épouse du confondateur de Google Sergey Brin -, l'entreprise basée à Mountain View est par ailleurs soupçonnée de vouloir exploiter à des fins commerciales la banque de données ADN des milliers d'individus qui ont fait appel à ses services. Pour ne rien arranger le gendarme américain de la santé, la FDA, vient de mettre en demeure 23AndMe de cesser la vente de ses kits de collecte de salive après six années de dialogue infructueux. Car ses tests génétiques individuels, qui permettent de dépister 240 traits génétiques et maladies congénitales, devraient être soumis à la même réglementation que les appareils médicaux en tant qu'outil de diagnostic. Or l'entreprise a traîné des pieds pour se conformer au processus d'autorisation de la FDA.
L’affaire a suscité un vif débat dans la Silicon Valley où les interférences gouvernementales sont rarement bienvenues. Les autorités de régulation s’attirent souvent ici des accusations d’obscurantisme anti-innovation. Mais le corps médical et les défenseurs de la vie privée ne sont pas du même avis. Et pour cause. Depuis 2008, 23AndMe - dont le nom est une référence aux 23 paires de chromosomes constituant le génome humain - propose à qui le souhait