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Libération
Reportage

Après Nokia, un nouveau modèle finlandais

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Malgré la chute de son champion, Helsinki ne baisse pas les bras. L’Etat booste l’émergence de dizaines de start-up recyclant les ingénieurs licenciés.
(Clément Paurd)
publié le 8 décembre 2013 à 18h06

La Finlande a la gueule de bois. Au lendemain du rachat par Microsoft de la branche téléphonie mobile de Nokia, le pays nordique comprend ce qu'implique la chute de son champion national. «Une grande partie de la prospérité de la Finlande du milieu des années 90 au milieu des années 2000 n'était pas liée à la réussite du pays, comme nous le pensions, mais uniquement à celle d'une entreprise : Nokia. Nous sommes désormais revenus à la situation normale», déclarait en novembre le ministre finlandais de l'Economie, Jan Vapaavuori. Vendu à une société foncière il y a pile un an, le siège social de Nokia, forteresse high-tech de verre et d'acier située à Espoo, à quelques kilomètres de la capitale Helsinki, a longtemps symbolisé l'insolent succès du géant scandinave des télécoms. Créé en 1865, le groupe n'a eu de cesse de se réinventer depuis un siècle et demi, passant de la production de pâte à papier aux bottes en caoutchouc, des câbles à l'électricité et, plus récemment, à la téléphonie mobile. Avec le lancement de son premier portable grand public en 1992, le «1011», la multinationale a fait le pari d'abandonner ses autres activités pour se concentrer sur ce créneau. Un choix payant : six ans plus tard, Nokia devient numéro 1 mondial des fabricants de téléphones portables. Et le restera quatorze ans d'affilé.

Mais le conte de fées a pris fin. Ayant raté le virage des smartphones et accumulé les lourdeurs bureaucratiques, Nokia a été dépassé par le coréen Samsung, qui