Menu
Libération
Enquête

Food toujours

Article réservé aux abonnés
Epater avec un menu sophistiqué sans avoir épluché un légume ? Dénicher des produits de petits producteurs en restant chez soi ?Jjouant sur le chic et la tradition, les start-up se multiplient dans le filon de la gastronomie.
PAris, le 3 novembre 2013. Les Start-up food. COMMANDE N° 2013-1499 (Olivia Frémineau)
par Aurore Hennion
publié le 8 décembre 2013 à 17h36

Aujourd'hui on peut regarder son émission de cuisine-réalité préférée sur les pâtissiers, avec son nouveau mook - mi-magazine mi-book - design 180°C sur ses genoux, tout en recherchant un tutorial sur sa tablette Qooq, couteau suisse 2.0 de la popote. Tout cela en grignotant du fromage… Si la bouffe est sacrée en France, il n'est pas certain que cet engouement pour la cuisine se concrétise pour autant dans l'assiette chez des individus qui passent bien plus de temps devant la télé et sur Facebook que devant les fourneaux. «Moins on fait la cuisine plus on la regarde comme un spectacle», reconnaît Claude Fischler, directeur de recherches au CNRS, spécialiste des comportements alimentaires. «Mais chez nous, le repas reste un rite collectif et convivial, et nous passons toujours autant de temps à manger contrairement aux autres pays», assure-t-il. Problème : le temps passé à cuisiner a fondu comme le beurre dans la poêle. De plus en plus de start-up, alléchées par le filon, se lancent dans la cuisine en kit de l'ère numérique.

Cyril Francin et Clément Chanéac, des Commis, ont créé exactement ce qu'ils attendaient en tant que clients : des plats précuisinés, avec des aliments lavés et épluchés, pour des recettes pensées par des chefs étoilés et livrés directement chez soi. «Nous simplifions la cuisine pour laisser le côté ludique qui vient après les courses, l'épluchage ou le brainstorming pour trouver les rec