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reportage

Le centre de Bobigny fait les frais du tri de la Poste

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Les syndicats appellent à la grève, alors qu’une dizaine de sites de traitement doivent fermer, à cause de la baisse de l’activité.
Dans le centre de tri de Gonesse (Val-d'Oise), en 2004, qui devrait absorber une partie des activités de Bobigny. (Photo Medhi Fedouach. AFP)
publié le 11 décembre 2013 à 21h36

Pour pénétrer dans le centre de tri de Bobigny (Seine-Saint-Denis), il suffit de coller au train des voitures jaunes. Derrière les grilles qui ceinturent l’usine à courrier, une trentaine de camionnettes se sont déjà rangées. Jusqu’à quand vont-elles continuer leur ballet ? Plus très longtemps. La plateforme industrielle de courrier (PIC) de Bobigny est condamnée, d’ici neuf mois, à la fermeture. Une dizaine d’autres, sur la cinquantaine en France, sont promises au même sort : 2 000 emplois sont sur la sellette. Fait rarissime, tous les syndicats - CGT, SUD, FO, CFDT, CGC-Unsa, CFTC - appellent aujourd’hui à la grève dans les centres de tri.

Croisée aux abords du centre, Marie (1), employée au tri depuis sa maîtrise de biologie il y a dix ans, va devoir réfléchir à sa propre logistique. Le déménagement des activités à Gonesse (Val-d'Oise) et Lognes (Seine-et-Marne), à 15 et 25 kilomètres, va lui compliquer la vie. Comme celle des 250 salariés du centre, confrontés aux problèmes de nounous à l'allongement des trajets.

Monstres. Sous la haute voûte du bâtiment qui abrite les machines de tri, le silence étonne. La fin de matinée est un moment creux avant la montée en charge de l'après-midi et la fébrilité de la nuit. Un postier assure la visite, entre les monceaux de bacs plastiques et le dédal