C’est accompagné de cinq ministres et d’un copieux service d’ordre que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est venu deux heures, vendredi, à Rennes signer le Pacte d’avenir pour la Bretagne. Un programme de 88 pages censé répondre aux revendications des Bonnets rouges et aider à surmonter les crises agricoles et agroalimentaires que traverse la région. Compilant le recyclage de financements déjà prévus et de nouveaux crédits, ce pacte représente au total deux milliards d’aides et d’investissements potentiels sur la période 2014-2020.
«Patchwork». Cette somme comprend à la fois des mesures d'urgence pour les salariés touchés par les licenciements chez Gad ou l'entreprise de saumon fumé Marine Harvest, un plan spécifique pour l'agriculture et l'agroalimentaire (près d'un milliard d'euros) et des soutiens aux secteurs de l'automobile, des télécommunications et à l'économie maritime (le siège de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer sera, contre l'avis du ministère de la Recherche, transféré de Paris à Brest).
Mais pour beaucoup, le compte n'y est pas. Malgré ses bonnes intentions, ce pacte a la particularité de fâcher beaucoup de monde. Les écologistes ont stigmatisé une «simplification administrative» en agriculture, notamment pour la création de nouveaux élevages, qui s'apparente selon eux à une déréglementation. A l'exact opposé, les tenants du modèle productiviste, FRSEA en tête, déplorent que ce «p