On connaît surtout Jean-Cyril Spinetta comme ex-PDG d’Air France-KLM, mais celui qui fut aussi directeur de cabinet du ministre du Travail Michel Delebarre préside Lasaire (Laboratoire social d’action, d’innovation, de réflexion et d’échanges) depuis onze ans. Né en 1988, ce think tank syndico-patronal et proeuropéen avance quelques idées pour sortir l’Europe de la crise actuelle.
Pourquoi vous être investi dans Lasaire ?
Lasaire a été créé par Pierre Héritier sur une idée toujours d’actualité : rassembler des responsables syndicaux, des experts et des chefs d’entreprise pour réfléchir collectivement. Lasaire est socialement pluraliste, avec des visions convergentes sur le travail, la reconnaissance des syndicats, une certaine idée de la refondation des rapports entre capital et travail. Il a toujours vu l’Europe comme un espace de construction sociale. Notre biennale, qui débouchera sur un colloque en octobre prochain, travaille sur les solutions à la crise actuelle en Europe et sur le rôle que peuvent jouer les acteurs sociaux pour dépasser cette crise.
Un premier séminaire s’est tenu à Athènes sur ce thème. Qu’en retirez-vous ?
Le paysage grec est effrayant : 31% de taux de chômage, et même 60% chez les moins de 25 ans. Sur 900 000 PME, 200 000 ont fermé et 200 000 fermetures sont annoncées pour 2014. Les forces vives formées, médecins, ingénieurs, commerciaux, etc., quittent la Grèce par milliers. Au lieu de restaurer un futur, les politiques conduites sont en train de massivement obérer ce futur.
Politiques issues du diktat européen…
La réponse mondiale à la crise de 2008 a d'abord été keynésienne : protéger les établissements