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Éditorial

Googleclash

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EcoFuturdossier
publié le 15 décembre 2013 à 17h06

Men in black à oreillettes et hôtesses au sourire figé, gentils googlers et VIP badgés… La semaine dernière, Google inaugurait en grande pompe le «Lab» de son institut culturel. Une «villa Médicis de la culture numérique» - dixit un enthousiaste local - sise rue de Londres, dans le bel hôtel de Vatry où le géant de l'Internet a installé son Googleplex parisien. Entre petits fours, ateliers de prototypage numérique et caméra gigapixels, on avait l'étrange impression d'assister à la victoire définitive du nouveau monde sur la France déchue de Colbert et Pompidou. Malgré l'affront -la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, venait de se décommander grossièrement «pour ne pas servir de caution» à l'ogre américain - l'illustre Vinton Cerf marchait sur des œufs pour ne pas vexer ces Frenchies mal embouchés. Las, en prononçant son petit discours de bienvenue, le «père de l'Internet» reconverti en VRP de Google, a fait la gaffe qu'il ne fallait pas faire en comparant la France à une «Silicon Valley de la culture». En clair, à un joli musée. «Vint» pensait bien faire. Mais sa voisine Fleur Pellerin s'en est étranglée, ripostant d'un «pas seulement !» un peu agacé. Et pour cause : la ministre de l'Economie numérique était venue en territoire Google pour vanter la douce «France tech» et ses start-up bien de chez nous ! Ce googleclash - pas le premier ni le dernier - en disait long sur le complexe franç