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Libération
Chronique «Au boulot»

«Le Grand Incendie» : l’immolation au travail, sujet d’un webdoc

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publié le 15 décembre 2013 à 20h46

Ce sont des gens qui brûlent mais dont il ne reste aucune image. Peu de traces. Juste des bâtiments, à côté desquels ils se sont immolés. Une antenne de l'ANPE, un centre de France Télécom, une caisse d'allocations familiales, un lycée… Samuel Bollendorff et Olivia Colo, réalisateurs du webdocumentaire le Grand Incendie (1), se sont attachés à rapporter ce que pouvaient signifier de tels actes.

En France, une personne s'immole par le feu tous les quinze jours. Et les médias en parlent à peine. Il y a cette lettre où cet homme écrit : «Je suis en trop, j'ai eu à subir un harcèlement de mon supérieur hiérarchique, c'est une mise à la poubelle.» Djamal avait travaillé plus qu'il ne faut pour avoir droit à l'ouverture de ses droits. Sa femme : «On lui a fermé la porte sur ses droits. Il avait confiance dans un système, c'est une trahison.» Manuel, agent de propreté du grand Lyon, s'est immolé sur son lieu de travail. Il s'en est sorti. Il dit : «Je n'ai jamais voulu mourir, moi et mes collègues, nous subissons beaucoup, je voulais que les choses changent.» Pour l'avocat Sylvain Cormier, la tendance est forte de marginaliser l'auteur du geste. Le Grand Incendie, écrivent les réalisateurs, «