On peut incarner l’aile gauche du Parti socialiste au sein du gouvernement et chercher à doper la concurrence dans certains secteurs protégés de l’économie afin de rendre du pouvoir d’achat aux consommateurs. C’est la mission que s’est donnée le ministre de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation, Benoît Hamon, en décidant de casser officiellement le monopole des opticiens et de faciliter la vente de lunettes et de lentilles sur Internet. En partie voté hier à l’Assemblée nationale, son projet de loi sur la consommation comprend de nouvelles dispositions destinées à faciliter la vente d’optique sur Internet dans le but de faire baisser les prix pour les 40 millions de Français portant des lunettes.
Des lunettes trop chères ?
Comme l’a montré en septembre la Cour des comptes dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale, chausser des lunettes coûte en moyenne deux fois plus cher en France que dans le reste de l’Union européenne. Aussi rentable qu’opaque, le secteur de l’optique a connu dans l’Hexagone un véritable emballement ces dix dernières années, avec une hausse de 47% du nombre de magasins, affiliés pour l’essentiel à quelques grandes enseignes et présents en moyenne tous les 300 mètres en centre-ville. Et pour cause : selon une étude récente d’UFC-Que choisir, il suffit de vendre 2,8 paires par jour ouvré en moyenne pour couvrir l’ensemble des coûts fixes d’un magasin. Avec des prix qui n’ont cessé d’augmenter ces dernières années (470 euros en moyenne pour une monture plus les ve