La guerre s’intensifie entre les opérateurs télécoms. Elle pourrait maintenant devenir totale en s’étendant au secteur jusqu’ici relativement épargné de l’Internet fixe, comme vient de l’annoncer par surprise Martin Bouygues. Alors que le trublion Free avait, comme d’habitude, ouvert les hostilités le 3 décembre en annonçant qu’il offrait la 4G (le très haut débit mobile) au prix de la 3G (19,99 euros par mois), le propriétaire de Bouygues Telecom a contre-attaqué en défiant le fournisseur d’accès sur son pré carré du fixe.

«La fête est finie, a-t-il déclaré en lançant son Scud dans une interview au Figaro de vendredi. Bouygues Telecom va offrir une vraie rupture en 2014, avec des technologies et des services innovants. Nous allons faire faire 150 euros d'économie par an aux abonnés du fixe qui choisiront ce service, ce qui fait une économie de 12,5 euros par mois. Qui dit mieux ? Que Xavier Niel fasse la même chose s'il en est capable !» La torpille a apparemment fait mouche puisque vendredi à la clôture, le titre Iliad, la maison mère de Free, lâchait 10% à la Bourse de Paris. L'action Orange, leader à la fois du fixe et du mobile dans l'Hexagone, perdait également 3%, et Bouygues Télécom 1,67%.

«Piège». Bouygues Telecom «ne dispose pas d'une part de marché très importante sur le fixe aujourd'hui, analyse Adrien Bourreau, expert dans le secteur télécom au cabinet Kurt Salmon. C'est le petit poucet,