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Libération

Au Japon, la relance patine

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Activité . Malgré le retour de la croissance en 2013, le pouvoir d’achat stagne.
publié le 22 décembre 2013 à 21h36

«Abenomics» : ce néologisme symbolise la première année de pouvoir du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et surtout sa politique de relance. Revenu au pouvoir le 26 décembre 2012 après la victoire de son Parti libéral-démocrate aux législatives, Abe s’est fixé comme premier objectif de sortir l’archipel de la déflation pour le remettre sur les rails de la croissance. Rompant avec les velléités de rigueur de son prédécesseur centriste, il a engagé l’équivalent de 70 milliards d’euros de nouvelles dépenses publiques pour soutenir notamment le secteur de la construction, avant de promettre récemment 40 milliards supplémentaires.

Il a aussi désigné au printemps un homme sûr, Haruhiko Kuroda, à la tête de la Banque du Japon, qui inonde depuis les marchés de liquidités en achetant des obligations d’Etat à tour de bras. Résultat : la Bourse de Tokyo s’est envolée de 50% en un an et le yen, jugé surévalué, a perdu un quart de sa valeur contre les grandes devises internationales, comme le dollar ou l’euro, au grand bonheur des exportateurs, et la consommation des ménages a rebondi. La troisième puissance économique mondiale a affiché aux premier et deuxième trimestres 2013 une croissance de 1,1% puis 0,9%, à faire pâlir d’envie l’Europe engluée dans l’austérité et la récession.

Mais, après un état de grâce de presque un an, les classes populaires et moyennes commencent à montrer des signes d'impatience. Elles estiment que leur pouvoir d'achat est grignoté par une hausse à venir de