En 2004, Armor est une vieille dame de l’industrie chimique qui s’essouffle. Faible rentabilité, pneus brûlés et menace de plans sociaux rythment le quotidien de cette usine créée en 1922. «Une situation compliquée», commente avec mesure son actuel PDG, Hubert de Boisredon.
Depuis, Armor s'est hissé au rang de spécialiste mondial de la chimie des encres et des technologies d'impression. Installés sur les bords de la Loire, dans l'ancien faubourg industriel de Chantenay-sur-Loire, à Nantes, les anciens locaux de l'usine accueillent désormais le siège social. Dans ce bâtiment entièrement réhabilité, seule la façade garde en mémoire les vestiges de la maison historique, son écusson en forme de voilier et ces quatre mots frappés dans le fer : «carbone, rubans, stencils, encres». Installé dans son bureau avec vue sur le fleuve et le quartier en renouveau, Hubert de Boisredon raconte comment il a redressé la barre dès son arrivée à la tête de l'entreprise, en 2004. «J'ai tout de suite proposé d'investir 50 millions d'euros pour moderniser les ateliers, se souvient-il. Nous avons eu la chance d'avoir des actionnaires qui nous ont suivis.»
L’argent sert à robotiser les machines et à développer le site de production de La Chevrolière, près de Nantes. Mais très vite, le dirigeant met en place une stratégie de développement inhabituelle : la co-industrialisation. Une méthode qui permet de fabriquer près de 100% des pro