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Benoît Hamon «L’économie sociale et solidaire produit des biens dont tout le monde bénéficie»

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Editorialiste à «Alternatives économiques», Philippe Frémeaux a remis un rapport à Benoît Hamon :
publié le 23 décembre 2013 à 20h36

Philippe Frémeaux, éditorialiste au magazine économique et société coopérative Alternatives économiques (1), vient de rendre un rapport sur «l'évaluation de l'apport de l'économie sociale et solidaire».

Que préconise le rapport que vous avez remis à Benoît Hamon ?

L'économie sociale et solidaire [ESS] est généralement représentée par sa contribution à l'emploi, 2,4 millions de salariés. Mais aussi par sa contribution au PIB, qui tourne autour de 6, 7% selon l'Insee et l'Addes [Association pour le développement de la documentation sur l'économie sociale, ndlr] et non 10% comme il est dit parfois. Mais est-ce le plus important ? Le PIB ne prend pas en compte les dégâts environnementaux, les inégalités… L'économie sociale et solidaire doit donc militer en faveur d'autres indicateurs de richesse qui évaluent l'évolution du bien-être et l'inscription de nos sociétés dans la durée. Une grande partie des biens que produit l'ESS sont des biens dont tout le monde bénéficie : la formation, l'éducation, la santé… Ce n'est pas comme produire des voitures de luxe ! L'ESS, qui dit vouloir faire de l'économie autrement, ne peut mesurer son apport par sa seule contribution au PIB.

Vous soulevez également la question de l’évaluation statistique ?

On connaît assez mal le secteur. Il serait bon d’améliorer les travaux statistiques pour qu’ils intègrent le management, les rémunérations, les conditions de travail, les inégalités homme-femme… Dans les travaux de l’Insee sur les salaires, par exemple, on n’est pas capable d’analyser de manière distincte les organisations de l’ESS alors qu’il serait