Apriori, ce bureau d’études en développement durable ressemble à tous les autres. Un open space au parquet qui craque dans un immeuble de Belleville, à Paris. Une quinzaine de salariés très jeunes et des étagères de dossiers sur tous les murs. Sauf que Tribu est une Scop - comprendre Société coopérative et participative - depuis 2009, soit une entreprise classique qui été reconvertie par la suite, comme 10% de ces sociétés. C’est même dans ses locaux que le ministre de l’Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon, a présenté son projet de loi de redéfinition du secteur le 24 juillet.
L'actualité met parfois en lumière des boîtes au bord du gouffre qui sont reprises en Scop, faute d'avoir trouvé un repreneur crédible ou un moyen de renflouer les caisses. «On pense souvent que les Scop sont des entreprises en difficultés, comme SeaFrance, mais ce n'est pas le cas de la majorité d'entre elles. Nous étions plutôt prospères», souligne Edith Akiki, cogérante de Tribu. Cette Scop-là échappe aussi au modèle historique de la coopérative ouvrière qui, lui, remonte au XIXe siècle.
«Hésitation». L'histoire de Tribu est singulière. En 1986, quatre anciens salariés du ministère de l'Equipement montent un bureau d'études en gestion de l'eau, des déchets et du thermique afin de «créer leur outil de travail». Ils optent pour une structure en SARL, basent leur siège social à Paris, puis lancent une antenne à Lyon. Au fil des an