Les Espagnols ne savent plus à quoi s’en tenir à propos de leur facture d’électricité. Et pour cause : le nouveau tarif fait l’objet d’un retentissant bras de fer entre le ministère des Finances, celui de l’Energie et les quatre compagnies qui dominent le marché - Iberdrola, Endesa, Gas Natural et EDP. A l’origine de ce désaccord rocambolesque, un système de mise aux enchères entre les entreprises qui fournissent l’énergie, et celles qui la commercialisent. Une séance d’enchères s’est ainsi conclue par une hausse de la facture de 11% à partir de janvier. Face au tollé, auquel s’est joint José Manuel Soria, le ministre de l’Energie, les autorités boursières ont décidé d’annuler cette mise aux enchères, si bien que l’augmentation en début d’année ne sera «que» de 3% à 5%. Même si la bombe sociale a été provisoirement désamorcée, la dispute illustre les défauts structurels d’une régulation déficiente et met en exergue le déficit d’un secteur atteignant 3,6 milliards d’euros.
Depuis des lustres, les Espagnols paient une facture enflée - l’électricité y est l’une des plus chères d’Europe - parce qu’à leur insu le tarif inclut des dépenses étatiques diverses : subventions déguisées aux compagnies, financement d’énergies renouvelables, investissements superflus dans des centrales obsolètes, etc. Un système qui bénéficie aux quatre grandes compagnies et qui, d’après les spécialistes, les dispense d’investir dans la nécessaire modernisation du réseau. Alors que ces disputes sur une dé