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Libération
Décryptage

La SNCM, navire en péril

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Une grève mercredi pourrait retenir à quai les ferries de la compagnie méditerranéenne. Conclusion d'une année catastrophique, et présage du pire pour 2014.
Un navire de la SNCM dans le port de Bastia, le 9 décembre 2013 (Photo Pascal Pochard-Casabianca. AFP)
publié le 31 décembre 2013 à 12h20

Passeront-ils le nouvel an à quai ? Les liaisons assurées par la compagnie SNCM entre Marseille, la Corse, la Sardaigne et le Maghreb pourraient être suspendues demain. La raison : un préavis de grève soutenu par presque tous les syndicats de la compagnie maritime, qui réclament pour elle un plan de sauvetage et un nouvel actionnariat. Selon la direction, qui discute actuellement avec les syndicats pour éviter la grève, celle-ci toucherait plus de 4 000 clients sur les deux premiers jours. Après une année catastrophique pour la société, le mouvement ne laisserait rien présager de bon pour 2014. Que se passe-t-il au juste à la SNCM ? Réponse en trois points.

Des résultats en berne

Si plusieurs compagnies se partagent les liaisons entre la Corse et le continent, deux d’entre elles concentrent 90% des parts de marché : la SNCM, aux neuf navires bleus et blancs ; la Corsica Ferries et ses dix vaisseaux jaunes et blancs. Or, depuis le début des années 2000, cette dernière a pris une nette avance dans la compétition. Selon l’Observatoire régional des transports de la Corse, sa part de marché est passée de 45% à 65% entre 2000 et 2012, tandis que celle de la SNCM chutait de 50% à 25%. Une baisse que n’a pas interrompue la privatisation de la SNCM, survenue en 2006. La compagnie bénéficie pourtant de subventions, étant de longue date codépositaire d’une délégation de service public – c’est-à-dire chargée par les pouvoirs publics d’assurer la liaison Corse-continent selon un cahier des charges précis.

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