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Libération
Récit

L’Egypte toujours en état d’urgence sociale

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Face à l’aggravation de la pauvreté, l’Etat, soutenu par plusieurs pays du Golfe, vient de revaloriser le salaire minimum, mais n’offre aucune solution à la crise.
Vendeurs de rue au Caire, le 26 août 2013. Le 28 août, le gouvernement transitoire a adopté un plan de relance de 3,2 milliards de dollars. Un second est prévu pour le début de 2014. (Photo Marwan Naamani. AFP)
publié le 2 janvier 2014 à 21h06
(mis à jour le 3 janvier 2014 à 16h23)

Souvent éclipsés par les enjeux politiques, les problèmes économiques et sociaux en Egypte sont pourtant au cœur de la crise que traverse le pays. La devise de la révolution de janvier 2011 - pain, liberté et justice sociale - s’y réfère directement et les manifestations de juin 2012, ayant conduit à l’éviction de Mohamed Morsi, ont fait suite à une pénurie d’essence, des coupures d’électricité à répétition et une inflation galopante. Le régime de transition sait qu’il est attendu au tournant et qu’il s’exposera à son tour à la contestation populaire s’il n’obtient pas rapidement des résultats dans ce domaine, alors qu’un Egyptien sur quatre, selon l’ONU, vit sous le seuil de pauvreté (moins de 2 dollars par jour, soit moins de 1,5 euro).

Restrictions. Le gouvernement, porté au pouvoir par les militaires, peut s'appuyer sur d'importants soutiens financiers venus du Golfe. En juillet, au lendemain du renversement de Morsi, l'Arabie Saoudite lui a promis cinq milliards de dollars : un en cash, deux en produits pétroliers et deux en dépôt bancaire. S'y ajoutent quatre milliards d'aides du Koweït et trois milliards des Emirats arabes unis. Une générosité qui s'explique en partie par la rivalité entre les pétromonarchies : le Qatar était le principal soutien des Frères musulmans. L'Egypte compte plus que jamais sur ses voisins pour compenser les restrictions de l'aide européenne et américaine et la baisse de l'investissement direct étranger, r