Le conflit social à la compagnie maritime SNCM s'étend et se durcit entre la Corse et Marseille. Après une période de deux ans sans grève, les bateaux de la Société nationale maritime Corse Méditerranée, à l'arrêt depuis mercredi, sont encore restés à quai ce week-end. Résultat de la décision, samedi, par la majorité des syndicats - à l'exception de celui des travailleurs corses - de reconduire le mouvement jusqu'à aujourd'hui, avant la rencontre prévue - dès cet après-midi ? - avec le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Pour dénoncer l'enlisement de la crise, le syndicat professionnel des transporteurs corses est à son tour rentré dans la danse et a entamé hier le blocage de tout le fret entre l'île et le continent. Et menace d'actions plus dures, «tel le blocage des ports, de ronds-points ou de Bastia».
La SNCM est au bord du gouffre. Elle connaît d'importantes difficultés de trésorerie. Ses actionnaires - Transdev (66%, coentreprise à égalité entre Veolia Environnement et la Caisse des dépôts), qui a remis 13 millions d'euros au pot le 19 décembre, l'Etat (25%) et les salariés (9%) - sont divisés, et la menace d'un dépôt de bilan plane. La promesse de Matignon d'injecter à son tour 30 millions n'a pas désamorcé la colère des grévistes, qui dénoncent «la perfusion» de l'Etat. Les syndicats redoutent aussi que le plan de suppression de 500 postes (sur 2 600) sans licenciement sec, qu'ils avaient validé en juillet pour économiser 70 millions d'ici à