La prophétie ne s’est donc pas réalisée : la courbe du chômage n’a pas vraiment été inversée. Aurait-elle d’ailleurs pu l’être autrement que de façon marginale alors que seules des mesures «classiques» - même si indispensables - ont été mises en œuvre, comme la panoplie des contrats aidés, et que le gouvernement va répétant que c’est uniquement du retour de la croissance que doit venir notre salut ?
Alors que Nicolas Sarkozy s'en allait chercher cette dernière avec les dents, notre président actuel préfère pousser la vilaine paresseuse comme s'il s'agissait, dans les deux cas, d'un objet ou d'un animal récalcitrant duquel dépendrait entièrement notre destin. Et nous allons disant qu'il nous faudrait au moins 1,5% de croissance pour commencer à attaquer la masse énorme du chômage et qu'une seule voie est possible : la «stimuler», comme l'indique joliment Bercy commentant la dernière note de conjoncture de l'Insee, la «relancer» en réduisant drastiquement les dépenses publiques et en révisant le statut de la fonction publique, comme le proposent les Gracques. En un mot, l'obliger à augmenter, cette croissance qui porte si mal son nom !
Simultanément, la meute de tous ceux qui voudraient que l’on déréglemente vraiment le mal nommé «marché du travail» est de retour. Résumons leur propos d’une phrase : on ne pourrait créer de l’emploi qu’en flexibilisant le marché du travail et notamment en facilitant plus encore qu’à l’heure actuelle le licenciement.
Et pourtant,