Le Panamá s'est trouvé un nouvel ennemi public : Grupo Unidos por el Canal (GUPC). Ce consortium mené par le constructeur espagnol Sacyr, chargé de l'élargissement du canal transocéanique, fait l'unanimité contre lui dans l'isthme depuis le 1er janvier.
A peine retombés les feux d'artifice de la Saint-Sylvestre, le groupement a annoncé qu'il exigeait le paiement d'un surcoût monumental, en raison, selon lui, de failles géologiques imprévues. GUPC «ne peut pas continuer un chantier où sont prévus des surcoûts de 1,6 milliard de dollars [1,17 milliard d'euros, ndlr], qui sont de la responsabilité de l'employeur» panaméen, martèle son communiqué. Si ses exigences ne sont pas satisfaites le 20 janvier, il suspendra les travaux de ce qui a été surnommé le «contrat du siècle».
Cargos. Le consortium qui, outre Sacyr, comprend l'italien Impregilo, le belge Jan De Nul et le panaméen Cusa a remporté en 2009 le contrat de conception et de réalisation des nouvelles écluses du canal de Panamá, pour 3,2 milliards de dollars. Soit la colonne vertébrale des travaux d'élargissement du canal, qui doivent enfin permettre le passage des cargos Post-Panamax. Ces monstres transportent des charges plus de deux fois trop grandes pour la vieille voie, inaugurée en 1914 par les Nord-Américains. Leur passage par le canal pourrait permettre à l'Etat panaméen de quadrupler, dès 2020, le milliard de dollars de dividendes qu'il touche déjà c