La SNCM est sortie de crise, mais elle n'est pas forcément tirée d'affaire. Depuis le 1er janvier, la flotte de la société que contrôlent Veolia et la Caisse des dépôts (neuf ferries et cargos mixtes) se trouvait bloquée à quai à Marseille par une grève massive. Pour qu'elle reprenne ses navettes en Méditerranée, le gouvernement a promis un décret qui limitera le dumping social dont la SNCM fait les frais face à son concurrent Corsica Ferries, ainsi qu'un renouvellement sur fonds publics d'une partie de la flotte. A deux mois des municipales et quatre des européennes, la pression devenait trop forte.
La SNCM, qui bénéficie avec la Compagnie méditerranéenne de navigation (CNM), discrète dans cette crise, d’une délégation de service public pour assurer la continuité entre la Corse et le continent, emploie 2 800 personnes au total, et génère 1 000 à 1 200 emplois indirects à Marseille. La crainte d’un embrasement pressait, alimentée par la rivalité entre les candidats aux municipales. Il fallait régler l’urgence, mais la situation de la SNCM reste des plus complexes. Beaucoup de fronts sont ouverts simultanément, et ils concernent des acteurs aux intérêts divergents. Les actionnaires, entrés à reculons et qui ne cherchent qu’à quitter l’aventure. Les syndicats, restés longtemps arc-boutés sur un système qui participait au naufrage de leur en