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Libération

Achat de voix : la défense du sénateur affaiblie

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Nos révélations sur l’opération libanaise contredisent certaines affirmations de Serge Dassault dans l’enquête pour corruption dont il fait l’objet.
publié le 10 janvier 2014 à 21h36

«J'avais de l'argent au Liban à l'époque, d'une manière tout à fait légale et officielle.» C'est ainsi que Serge Dassault a justifié, dans le Journal du dimanche, le choix du pays du Cèdre pour arroser certains de ses anciens administrés (1). Dans cette interview du 8 décembre, l'ex-maire de Corbeil-Essonnes reconnaissait pour la première fois avoir donné 2 millions d'euros à Younès Bounouara et 1,2 million à Mamadou Kébé. Pour mieux démentir tout lien entre ces largesses et les élections municipales de 2008, 2009 et 2010, dans le collimateur des juges.

«Voyous». Selon Dassault, le don à Bounouara était un geste accordé à l'homme qui fut pendant quinze ans son relais dans les quartiers sensibles de la ville. «Il est venu me voir et m'a dit qu'il voudrait quitter Corbeil et s'installer en Algérie. Comme il m'avait pas mal aidé et que je ne lui avais jamais donné d'argent, je lui ai dit O.K.», a-t-il expliqué, précisant que l'argent avait «servi pour des investissements en Algérie».

S'il reconnaît une trentaine de dons accordés à des habitants de Corbeil, Dassault affirme qu'il n'a jamais acheté de voix, et qu'il est «harcelé» par des «voyous» qui ont eu vent de sa «générosité» et qui tentent de le faire chanter pour lui extorquer de l'argent. Selon lui, le don qu'il a accordé à Kébé en est la preuve. «Pendant deux ans, il m'a harcelé. Même chez moi la nuit. Il avait réussi à