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Interview

«Il faudrait penser et désirer le futur»

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Ancien président d’Euro RSCG, Laurent Habib plaide pour le développement de l’économie de l’immatériel, gisement économique majeur malgré ses incertitudes.
publié le 12 janvier 2014 à 18h46

Dans la Force de l'immatériel, le communicant Laurent Habib, ancien président de Euro RSCG C & O, propose une nouvelle voie pour sortir de la crise. La communication serait le vecteur d'une nouvelle économie fondée sur les marques, les savoirs et les idées.

En tant que publicitaire, vous portez un regard très critique sur la communication moderne, pourquoi ?

Dans mon livre, la Communication transformative (PUF) , je montre à quel point la communication moderne est devenue cynique en cherchant à alimenter la machine à désir avec des promesses intenables. Elle a aussi contribué à affaiblir les autorités politiques, la crédibilité des entreprises, les médias et les marques elles-mêmes. Aujourd'hui, la substitution de la communication à l'action finit par décrédibiliser les autorités et par créer un désaveu des élites. Cette dislocation de notre système de représentation est au cœur de la désespérance des Français et d'une partie des sociétés occidentales. En cherchant à maquiller le réel dans tous les domaines, la communication s'est mise de facto au service de l'injustice, du conflit social, de la destruction de la valeur réelle. Par exemple, Arnaud Montebourg veut nous faire croire qu'il peut empêcher les délocalisations, mais les usines ferment, laissant les salariés dans la désolation. Ce gouvernement est passé à côté d'un vrai dialogue avec les Français en masquant la nécessité des transformations.

La mort de l’industrie f