Ingrat Medef. Au lendemain de l'annonce par François Hollande d'une nouvelle vague de baisse du coût du travail – 15 milliards d'euros, qui s'ajouteront d'ici 2017 aux 20 milliards du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) – le patron des patrons, Pierre Gattaz, a continué de pousser son avantage. «C'est un discours qui va dans le bon sens, il y a une prise de conscience de la réalité de la France», a d'abord concédé le PDG de Radiall, lors de sa conférence de presse mensuelle, ce matin.
Plus inquiétant pour l'Elysée, Gattaz a refusé tout «engagement juridique écrit» sur les créations d'emplois attendues par le gouvernement en échange de cette nouvelle baisse du coût du travail. «C'est impossible», a-t-il insisté, préférant parler d'«un engagement de mobilisation». Même chose pour l'«observatoire des contreparties», qui «ne doit pas se transformer en tribunal», estime le responsable du Medef. Selon Gattaz, «ce pacte de responsabilité est un projet collectif» reposant sur «le retour de la confiance». En clair : baissez les charges et laissez-nous faire.
Cette posture du Medef, qui balaye d'un revers de main l'un des deux piliers du pacte – la partie contraignante côté employeurs – peut aussi s'interpréter comme une posture de début de négociation.