Menu
Libération

Coût du travail : le Medef pas rassasié

Article réservé aux abonnés
Hollande, le social-démocrate?dossier
Au lendemain de l'annonce d'une baisse des cotisations patronales, Pierre Gattaz a salué «un discours qui va dans le bon sens» tout en réclamant un effort supplémentaire.
Le président du Medef Pierre Gattaz au siège de l'organisation patronale, à Paris, le 29 octobre 2013 (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 15 janvier 2014 à 15h46
(mis à jour le 15 janvier 2014 à 16h26)

Ingrat Medef. Au lendemain de l'annonce par François Hollande d'une nouvelle vague de baisse du coût du travail – 15 milliards d'euros, qui s'ajouteront d'ici 2017 aux 20 milliards du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) – le patron des patrons, Pierre Gattaz, a continué de pousser son avantage. «C'est un discours qui va dans le bon sens, il y a une prise de conscience de la réalité de la France», a d'abord concédé le PDG de Radiall, lors de sa conférence de presse mensuelle, ce matin.

Une petite douceur avant de se faire, à nouveau, revendicatif : «Ce que j’ai compris du discours présidentiel, c’est qu’il y aura une baisse des charges des entreprises de 1 milliard d’euros, alors qu’on en cherche 80.» Or, «si nous voulons créer un million d’emplois, ce qui est un objectif et non un engagement, il faut aller bien au-delà de cette réforme». Et de lâcher alors l’artillerie: «Il faut savoir de quoi nous parlons, quelles sont la nature et l’ampleur des réformes. Nous devons savoir si nous sommes partis pour monter l’Everest ou monter la Butte-aux-Cailles.» Presque dans la veine d’un Mélenchon et son «capitaine de pédalo».

Plus inquiétant pour l'Elysée, Gattaz a refusé tout «engagement juridique écrit» sur les créations d'emplois attendues par le gouvernement en échange de cette nouvelle baisse du coût du travail. «C'est impossible», a-t-il insisté, préférant parler d'«un engagement de mobilisation». Même chose pour l'«observatoire des contreparties», qui «ne doit pas se transformer en tribunal», estime le responsable du Medef. Selon Gattaz, «ce pacte de responsabilité est un projet collectif» reposant sur «le retour de la confiance». En clair : baissez les charges et laissez-nous faire.

Cette posture du Medef, qui balaye d'un revers de main l'un des deux piliers du pacte – la partie contraignante côté employeurs – peut aussi s'interpréter comme une posture de début de négociation.