Le chiffre est rond et sonne très agréablement aux oreilles de Bercy. Répondant à une question de l'écologiste Eric Alauzet hier à l'Assemblée nationale, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, a rendu public qu'au total, 11 000 personnes avaient déposé, depuis juin, des demandes de régularisation auprès du fisc français. Un chiffre en hausse constante ces derniers mois : les «repentis fiscaux» étaient 95 par mois fin juin, selon le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, 2 000 en septembre, 4 000 un mois plus tard, et 9 500 à la mi-décembre. Au finale, la moisson de la «cellule» Cazeneuve dépasse déjà largement celle mise en place par son prédécesseur, Eric Woerth, en 2009. En un peu moins d'un an, ce dernier, qui autorisait le «bal masqué» des approches via avocats interposés et la négociation sur les sanctions, n'avait réussi à attirer que 5 000 candidats et récupéré 700 millions d'euros. Ce sera plus d'un milliard d'euros cette fois, de quoi espérer dépasser les 2 milliards prévus en 2014 dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale. Mais il est vrai que la coopération internationale n'en était alors qu'à ses balbutiements post-crise financière, laissant aux fraudeurs bien plus de latitude pour continuer à échapper aux mailles du filet fiscal.
Barème. Le crescendo des derniers mois révèle une lame de fond