C'est un puits apparemment sans fond : de plus en plus de chômeurs à indemniser, de moins en moins de recettes. Et les perspectives pour cette année ne prévoient pas un renversement, ni de vapeur ni de courbes. Les partenaires sociaux se retrouvent aujourd'hui autour de la margelle du puits avec cette équation impossible à résoudre. Patronat (Medef, CGPME, UPA) et syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) qui cogèrent l'Unédic ont pour ligne de mire un accord fin mars. La convention qui en sortira définira pour trois ans les règles d'indemnisation des chômeurs et de contribution des employeurs et salariés. Dossier épineux, dont l'examen avait été repoussé de quelques mois pour clore celui de la formation professionnelle (1).
Les comptes de l'assurance chômage s'enfoncent depuis des années dans le rouge. Le trou atteint des records. L'Unédic estime que le déficit atteindrait 4 milliards d'euros fin 2013 et 4,3 milliards à fin 2014. La dette cumulée se creuse dangereusement de 17,8 milliards à 22,1 milliards fin 2014. La crise économique et la forte hausse du nombre de demandeurs d'emploi ont démultiplié la note. Et si l'Unédic table sur une «quasi-stabilisation» du chômage fin 2013, notamment grâce aux «effets des politiques d'emploi», elle prédit un retour de bâton cette année, avec 63 200 demandeurs d'emploi supplémentaires