Après trois ans d’enquête, dont un an d’instruction, la justice met en cause le cœur du système Dassault. Les juges parisiens Tournaire et Daïeff, en charge de l’affaire des achats de voix présumés à Corbeil-Essonnes, ont mis en examen, vendredi, trois proches de Serge Dassault, au terme de quarante-huit heures de garde à vue : l’actuel maire de la ville, Jean-Pierre Bechter, l’une de ses adjointes, Cristela de Oliveira, et Younès Bounouara, qui fut le relais de Dassault dans les cités.
Les charges retenues sont lourdes et multiples. Bechter, l'homme lige que Dassault a choisi pour lui succéder à la mairie après son invalidation de 2009, écope de quatre chefs de mise en examen, dont «financement illicite de campagnes électorales», «recel du produit d'infractions d'achats de votes» et «acceptation de dons».
Occultes. Agé de 69 ans, il est soupçonné d'avoir bénéficié de fonds occultes de Dassault destinés à acheter des voix, en particulier pour sa réélection fin 2010. Sa mise en cause tombe très mal à deux mois des municipales, pour lesquelles il ne s'est pas encore déclaré candidat. «Il a redit qu'il n'a jamais acheté une seule voix. Il est tout à fait confiant», réagit son avocat, Sébastien Schapira.
De Oliveira et Bounouara ont été mis en examen pour «complicité et recel d'achats de votes [et] de financement illicite de campagnes électorales», «blanchiment» et «blanchiment de fraude fiscale»