Deux fumées aux couleurs différentes s’élèvent dans le ciel humide d’Amiens ce vendredi. La noire, à l’intérieur de l’enceinte de l’usine Goodyear, vient des pneus que les salariés en lutte contre la fermeture du site font brûler en continu. La blanche, devant les grilles de l’usine, s’échappe des barbecues grillant merguez et chipolatas à l’heure du déjeuner.
Depuis 12 h 30, des employés de l'usine de pneumatiques (1 173 salariés) sont réunis sur le parking extérieur. Ils ont été rejoints par des militants syndicaux de différentes entreprises en difficulté, venus d'un peu partout en France pour les soutenir : métallos d'Arcelor-Mittal de Florange (Moselle), salariés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), de Punch Powerslide et General Motors de Strasbourg (Bas-Rhin), de Renault Cléon (Seine-Maritime), de l'usine de thé Elephant de Gémenos (Bouches-du-Rhône)… «On vient leur dire qu'on n'oublie pas leur combat», explique Lionel Burriello, cégétiste de Florange, qui a fait la route en minibus avec neuf autres collègues. «Je suis là par solidarité, je sais ce qu'ils subissent, déclare Xavier Mathieu, figure de la lutte des salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise). Je sais la catastrophe que ça engendre, une fermeture de boîte comme ça.» Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle de 2012, est également de l'assistance, tout comme Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de PSA-Aulnay. L'assistance est majoritairement