Réduire le déficit de l'assurance chômage sans diminuer les droits des demandeurs d'emploi : c'est la gageure à laquelle s'attaquent, à partir d'aujourd'hui, syndicats et patronat, qui renégocient la convention Unedic. Confrontée à un nombre record de chômeurs (près de 2,2 millions d'indemnisés fin 2013), l'institution affiche une dette de 18 milliards d'euros. Pour autant, ni les syndicats ni l'Etat ne souhaitent durcir les règles du jeu. «Ce n'est pas à un moment où il y a un taux de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs», a jugé François Hollande lors de sa conférence de presse, mardi. Au fait, comparés à ceux de nos voisins européens, ces droits sont-ils aussi généreux que le prétendent les contempteurs de «l'assistanat» ? Pas sur tout.
Un système facilement accessible
Depuis 2009, l'accès à l'indemnisation chômage en France est ouvert aux salariés dès 4 mois de travail (sur les 28 mois précédant la perte de l'emploi), un seuil plancher en Europe. Au Pays-Bas et au Luxembourg, 6 mois sont nécessaires. Et dans les autres Etats de l'Union, il faut avoir travaillé au moins 12 mois pour prétendre à une indemnisation chômage. Les dispositifs britanniques et irlandais n'exigent quant à eux pas une durée de travail, mais un montant minimal de cotisations. Dans un rapport publié début 2013, la Cour des comptes estime ainsi que la France est l'«un des pays où le seuil d'entrée dans le système d'assurance chômage est le plus bas».
Durée d’indemnisation : la France dans la fourchette haute
Dans l’Hexagone, la durée d’indemnisation est ég