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Libération
Récit

Pôle d’attraction

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Des icebergs qui se brisent, des manchots qui pullulent et des scientifiques qui jouent les sauveteurs… Le tourisme est-il en train de dénaturer l’Antarctique ? Comment concilier grands espaces et grands frissons ? Etat des lieux.
Le 31 décembre 2013, alors que le «MV Akademik Shokalskiy» est toujours bloqué dans les glaces. En 2010, l'Antarctique a accueilli plus de 45 000 visiteurs. (AFP)
publié le 17 janvier 2014 à 20h26

Tous ceux qui y sont allés en sont revenus troublés, émerveillés, conquis. Curiosité pour l'inaccessible, magnétisme de l'extrême… Arctique ou Antarctique, les deux pôles attirent les hommes aussi sûrement que le blanc suggère la pureté. Si l'Arctique s'obtient assez facilement, l'Antarctique est plus difficile à atteindre. Les mésaventures du navire russe Akademik Chokalskiy, emprisonné par les glaces à Noël, l'ont cruellement rappelé. Parti avec 52 personnes à bord, le bateau a dû faire appel à pas moins de quatre brise-glace scientifiques (le chinois Xue-Long, le français Astrolabe, l'australien Aurora et l'américain Polar Star) pour se libérer de la banquise. La catastrophe humaine a été évitée, certes, mais au prix de campagnes scientifiques retardées, voire annulées. Tourisme et science peuvent-ils faire bon ménage ?

De 5 000 à 20 000 euros, selon le confort

Continent de l’extrême, l’Antarctique est grand comme 25 fois la France, couvert à 99% de glace et peuplé de millions de manchots empereurs. Dédié à la paix (aucune activité militarisée n’y est autorisée) et à la science, il est de plus en plus visité par des vacanciers privilégiés, assurés d’appartenir au cercle très fermé