Au Brésil, les «terres rares» ne le sont pas tant que ça : selon les dernières estimations, publiées en novembre, les réserves de ces 17 métaux précieux (scandium, yttrium, Lanthane, etc.) nécessaires à la fabrication, entre autres, de nos smartphones et tablettes, y atteignent plus de 22 millions de tonnes. «Ce sont les deuxièmes plus grandes réserves au monde, après la Chine», souligne Ronaldo Santos, coordinateur de recherches au Cetem, le Centre de technologie minérale. Une véritable mine d'or donc, pourtant inexploitée depuis vingt ans.
Le Brésil, comme le reste du monde, a arrêté sa production de terres rares dans les années 90. Trop coûteuse en main-d'œuvre et très polluante, elle n'était plus rentable par rapport au prix que pratiquait la Chine. «Un vrai dumping», analyse Ronaldo Santos. Pékin, détenteur du tiers des réserves mondiales estimées, prend alors le contrôle de plus de 95% de la production mondiale. Seule aux manettes, la Chine finit par imposer des quotas de production à partir du milieu des années 2000, faisant remonter les prix, parfois dans des proportions démesurées : entre 2010 et 2011, celui du kilo de l'europium, par exemple, est passé de 625 à 3 800 dollars.
Le monde prend alors conscience de sa dépendance et se relance dans la course aux terres rares. Les Etats-Unis et l’Australie ont déjà réactivé leur production, d’autres projets sont en route au Canada ou en Afrique du Sud. Conscient de ses richesses, le Brésil veut aussi se fa