On connaissait l'énergie extraite des eaux d'égout : une petite hélice ou un petit échangeur placé au travers de la canalisation, et hop, on fabrique de l'électricité ou de la chaleur ( EcoFutur du 26 août). Suivons maintenant le même tuyau, mais jusqu'à son terminus malodorant : la station d'épuration. Eh bien là aussi, nous avons affaire à un concentré d'énergie que l'on commence tout juste à exploiter…
A la faveur du renchérissement des énergies fossiles, les intercommunalités qui gèrent ces gigantesques «fosses à purin» multiplient les projets de valorisation de ce qui est bel et bien une énergie renouvelable. Mais jusqu’alors, tout cela tournait en cycle fermé : la chaleur ou l’électricité obtenues en brûlant le biogaz dégagé par les boues extraites des effluents étaient utilisées au sein même de l’usine. Dorénavant, cette énergie se vend à l’extérieur.
Choucroute. A Strasbourg, par exemple, la station d'épuration de la Wantzenau va injecter 1,6 million de mètres cubes par an de biométhane, le cousin 100% renouvelable du gaz naturel, dans le réseau local de distribution de gaz. De quoi «alimenter 5 000 logements basse consommation ou 1 500 véhicules au gaz», se réjouit Daniel Karcher, directeur de la Lyonnaise des Eaux pour le Grand-Est, qui y voit un bel exemple d'économie circulaire. Actuellement, le biogaz est brûlé sur place