La Chine est-elle en voie de devenir une Grèce bis ? C’est la question que se posent des experts après la publication, le mois dernier par la Cour des comptes chinoise, du taux d’endettement du pays. La dette publique représente désormais près de 58% du produit intérieur brut (PIB) - contre 17% quatre ans plus tôt. La dette cumulée des secteurs public et privé a elle aussi fait un bond, passant de 131% en 2008 à 215% en 2013, un chiffre élevé pour un pays en développement dont la croissance baisse.
Certes, à 58%, la dette publique chinoise est loin des 160% de la Grèce. Par ailleurs, elle est principalement détenue par des entités nationales, et non étrangères, ce qui rend plus facile une intervention de la banque centrale. Mais il faut néanmoins parler d'une crise, car le rythme de la hausse de la dette est ultrarapide. Il est en grande partie attribuable aux habitudes dispendieuses des municipalités et gouvernements locaux, dont la montagne de créances a bondi de 67% en deux ans et demi, pour atteindre aujourd'hui 2 200 milliards d'euros. Prises au piège, nombre de ces entités locales doivent emprunter de plus en plus pour payer les intérêts de prêts antérieurs. «Il nous faut trouver un moyen de percer l'abcès pour parer une crise plus grave encore», analyse Xia Bin, un économiste du Centre de recherche et de développement du Conseil d'Etat chinois.
«Vanité». A Jingjin, ville fantôme située à moins d'une heure de route de Pékin,