Après les effets d’annonce, les travaux pratiques. Par l’affirmation d’un cap social-démocrate soudain revendiqué, François Hollande a sans aucun doute fait bouger les lignes. La politique de l’offre qu’il a assumée en un discours a ébranlé tous les dogmes, déstabilisant une partie de la gauche et semant la division à droite. Mais, au-delà du débat qui agite les économistes de tous bords quant à la validité de la ligne adoptée par l’Elysée, le Pacte de responsabilité proposé par le chef de l’Etat aux entreprises ne peut exister qu’à une seule et unique condition : que les patrons jouent le jeu et créent effectivement des emplois grâce à la baisse des charges.

Il est ainsi grand temps, pour tous les partenaires sociaux qui vont s’asseoir autour de la table des négociations dans les semaines à venir, de faire preuve de responsabilité. Pour les syndicats, il s’agit de sortir de la posture de l’opposition «à tout prix». Et pour le Medef de Pierre Gattaz, qui pour l’instant se complaît dans le louvoiement, cela signifie un engagement ferme à une obligation d’embauches afin de redynamiser l’économie. C’est clairement le sens de la «contrepartie» évoquée par Hollande sans laquelle rien n’est possible. Il faut que la contrainte juridique existe, pourquoi pas dans le cadre d’accords d’entreprise, pour que ce pacte en soit vraiment un. Le pari n’est pas encore gagné. Selon les sondages, les Français ne font pas confiance aux patrons pour inverser la courbe du chômage. Au Président de l