Après trente ans de réformes néolibérales, le choix se pose de poursuivre dans la même voie, et donc d’attaquer les deux domaines jusque-là relativement préservés, ou de remettre en cause la transformation néolibérale du capitalisme français. La deuxième option devient de plus en plus compliquée à mettre en œuvre, ne serait-ce qu’en raison des contraintes croissantes imposées par l’intégration européenne. La concurrence fiscale mène à une course vers le bas entre les modèles sociaux et l’unification monétaire conduit à la mise en œuvre complémentaire de l’austérité budgétaire et des «réformes structurelles».
Malgré sa promesse de campagne, peu crédible venant de lui, de renégocier le Pacte budgétaire européen (le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance), François Hollande n’a pas remis en cause la stratégie constante du PS depuis trois décennies : entre l’intégration européenne et une politique économique de gauche, c’est toujours la première option qui est privilégiée. Ce choix implique de trouver une base sociale alternative à celle traditionnelle de la gauche.
Les annonces faites la semaine dernière au cours de la conférence de presse ne sont donc pas une surprise. Hollande est amené à promouvoir une politique économique libérale de droite et à rechercher les alliances politiques et le soutien social idoines. Les similitudes entre les mesures prises depuis son accession au pouvoir et le programme de Nicolas Sarkozy sont nombreuses : baisse des cotisations