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Libération
Récit

Paradis fiscaux blanchis, Bercy ravi

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Paris a rayé Jersey et les Bermudes de sa liste noire, provoquant la stupéfaction des associations.
publié le 20 janvier 2014 à 21h36

Bonne nouvelle dans la lutte contre les paradis fiscaux : il n'est plus possible de cacher son argent à Jersey ou aux Bermudes. D'ailleurs, il n'y a plus que huit territoires où les riches fraudeurs français peuvent, en toute quiétude, se mettre à l'abri du fisc : le Botswana, le sultanat de Brunei, le Guatemala, les îles Marshall, les îles Vierges britanniques, ainsi que celles de Montserrat, Nauru et Niue. Cette histoire vous semble un peu trop belle ? C'est pourtant ce que raconte le gouvernement, qui vient ce week-end de réduire à huit membres la liste des territoires non coopératifs, en enlevant l'île anglo-normande de Jersey et l'archipel des Bermudes. Une attitude qui a choqué Christian Eckert, le rapporteur de la commission des finances de l'Assemblée, ainsi qu'Elisabeth Guigou. Dans un communiqué publié dimanche, les deux députés socialistes estiment qu'«au regard des derniers travaux du Forum mondial sur la transparence un tel retrait n'est pas justifié. Ni Jersey ni les Bermudes n'ont obtenu une notation d'ensemble justifiant ce retrait».

«Empressement». Selon le ministère de l'Economie, au contraire, cette suppression est la preuve que le système a fonctionné. En août, la France avait placé trois nouveaux pays sur sa liste noire, parce qu'elle n'avait pas «obtenu de coopération fiscale effective» : Jersey, les Bermudes et les îles Vierges britanniques. En les menaçant de leur appliquer des mesures de rétorsio